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Rosalie Hurtado

PREMIERE PARTIE le futur de l'art prend racine avec le numérique


Gilles Fourneris, commissaire d'exposition, au château de la Veyrie à Bernin

«Installations totales» dans la cuisine, dans les chambres, dans le salon, dans la salle de bain, dans le boudoir, dans le bureau des Keller, les œuvres plastiques et numériques se répondent comme autant de petits théâtres de mémoire mis en scène par le collectionneur grenoblois Gilles Fourneris. Dans le rôle de commissaire d'exposition, il prend le pouls du château de la Veyrie à Bernin, à la fois délabré à l'intérieur et spectaculaire à l'extérieur. «Pour cette cinquième édition, nous avons organisé un parcours dans la maison, où l'art numérique résonne fort avec les oeuvres plastiques », explique-t-il. Cet intérieur délabré, appelé a être rénové prochainement, concourt à une inquiétude stimulante quant au devenir de ce château que l'industriel Keller avait offert à sa seconde femme au siècle passé. Deviendra-t-il un espace d’exposition pérenne dédié à ce nouveau médium qu'est l'art numérique ? D'ores et déjà, l'espace investi est transformé radicalement. Le public oublie l'ambiance muséale et s'abandonne à ses propres associations d'idées dans chacun des univers clos, où se mêlent fantasmes et rêves. Immersion immédiate.

L.I.L.LI, narration immersive de Duras

Quand les nouvelles technologies infiltrent le livre culte de Marguerite Duras , « La Maladie de la mort », la science demeure perplexe, tandis que l’art y voit un champ d’exploration fécond. Trente minutes de lectures plastiques en appropriation d'une œuvre littéraire remarquable... Expérimentation poly-sensorielle réalisée par le collectif Or normes, à partager avec délectation.


L.I.L.I/La maladie de la mort (Marguerite Duras), œuvre numérique - Christelle Derré, Martin Rossi (multimédia), Manon Picard (études)


Agnès Colrat, plasticienne in situ

Après cette expérience dans un monde inédit, grâce à la réalité augmentée, on découvre, sur les murs de la chambre imprégnée par les mots de Marguerite Duras, les peintures d'Agnès Colrat : «C’est presque l’aube». Cette création narrative in situ, inspirée du texte, produit des courbes ondulantes façonnées par le vent, dans les couleurs des murs travaillés par le temps.



Agnès Colrat a peint également in situ dans la cuisine revisitée par sa technique d'encre de chine sur polyester et graphite. Elle renoue ainsi avec les traces du passé. L’inexpliqué surgit lorsqu'elle s'empare de l'évier encrassé pour en faire ressortir des portraits en noir et blancs. Parmi eux, on reconnaît celui de l’industriel Charles-Albert Keller, ancien maître des lieux et celui... du commissaire de l'exposition ! Cette mémoire fragmentaire des murs est rehaussée par l’œuvre sonore composée spécialement pour le lieu par Jean-François Cavro. « Peintures pariétales et voix d’outre-tombe animent cette salle au dénuement quasi archaïque», poursuit Gilles Fourneris.



Agnès Colrat - Graphite, acrylique et encre de Chine sur polyester -

Jean-Francois Cavro - Œuvre sonore -


Intelligence artificielle sonore et bienveillante et street art indoor

Dans le vaste bureau de Keller, confortablement installés dans les fauteuils, un monde sonore nous envahit, nous confrontant à une machine sentimentale. Comment ? La bande son est dotée d'intelligence artificielle douée d’affect, sorte d’ange gardien bienveillant, intime et omniscient, aux capacités infinies. En parallèle, le jeune street artiste grenoblois PF Juin donne à voir le monde par le prisme d’une réalité picturale éclatée. La figuration flirte avec une vision surréaliste marquée par le pixel. Une projection mentale des univers vocaux imaginée et réalisée in situ.



PF Juin : Peinture sur support mural / Street art indoor –

Eric Sadin, Frédéric Deslias (mise en scène), Léopold Frey (audiovisuel), Arnaud Chéron, Cécile Fisera (voix) 30’



Univers de femmes hypnotiques

Dans le calme silencieux du salon, au rez-de-chaussée, la video de Chloé Devanne Langlais et Léa Nugue dégouline d'images somptueuses, d'univers inédits, d'objets et de volumes flottants où la figure féminine émerge telle des corps artificiels et mécanisés, sur des plans longs, animés et sonorisés. Le travail de ces jeunes inventrices d’univers combinant le vivant et la technologie, répond totalement aux compositions d'Anne Abou, qui, dans sa Série SAVE & EXIT, propose des photos numériques dont l'objet réside dans des saynètes avec des objets, des végétaux, des collages, de la peinture... L'une comme les autres concourent à une narration visuelle hypnotique.




Tiède // Tepid // Lauwarm, vidéo Chloé Devanne Langlais, Léa Nugue, Collectif I.A http://www.anneabou.net/travaux/save-and-exit


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